Le Pape a lancé un appel pour la reconstruction du Liban, un an après la double explosion de Beyrouth.
Il y a un an, une double explosion dévastait le port de Beyrouth, capitale libanaise. Le 4 août marque une journée de deuil national dans ce pays, où, comme le rappelle l’Église Protestante Française de Beyrouth, « rien n’est oublié de cette tragique explosion ».
1 an déjà...
... et en ce jour de deuil national au #Liban rien est oublié de cette tragique explosion.
Nous prions pour ce pays qui nous accueille depuis bientôt un siècle, pour toutes les familles qui ont perdu un/une proche et pour les libanais. #beyrouth #1anBeyrouth https://t.co/9FBX0pH6t4
— Eglise Protestante Française de Beyrouth (@egliseBeyrouth) August 4, 2021
Le jésuite Oliver Borg affirme auprès de Vatican News que « la population est épuisée », avant de préciser, « j’espère que tout le monde se rendra compte que cela ne peut plus durer ». Il évoque le manque d’électricité, d’essence ou encore le rationnement.
« Les gens passent des heures à faire la queue pour remplir leur réservoir d’essence et ce n’est pas toujours possible car il n’y a pas d’essence. Même quand il y en a, au lieu d’être vendu au Liban, il est vendu au marché noir à la Syrie, qui le revend ensuite au Liban à un prix plus élevé. Il n’y a pas de diesel et le diesel est nécessaire car l’électricité fournie par l’État n’est garantie que pour quelques heures, depuis la guerre. Les gens en ont besoin, ils comptent sur les générateurs. Dans le centre de la capitale, l’électricité peut être disponible jusqu’à cinq heures par jour, mais dans les quartiers les plus pauvres, elle ne dure que cinq minutes par jour. »
Les établissement scolaires sont en difficulté à cause de « l’augmentation des frais », selon le jésuite qui se demande combien de temps les enseignants et directeurs pourront continuer, alors même que la plupart des meilleurs établissements scolaires sont privés.
Autre drame ajouté, la fuite de ce pays désormais « au bord du gouffre ». Parmi eux, « les meilleurs médecins » qui s’enfuient, « pas parce qu’ils le veulent, ils ne veulent pas partir, mais ils doivent le faire ».
C’est dans ce contexte que le Pape a lancé un appel pour la reconstruction du Liban lors de l’audience générale qui s’est tenue aujourd’hui.
« À un an de la terrible explosion survenue dans le port de Beyrouth, la capitale du Liban, qui a provoqué morts et destruction, ma pensée se tourne vers ce cher pays, surtout vers les victimes, leurs familles, aux nombreux blessés et à tous ceux qui ont perdu leur maison et leur travail. Et tant ont perdu l’illusion de vivre. [...] Nous avons accueilli les aspirations et les attentes du peuple libanais, fatigué, déçu et invoqué Dieu, lumière de l’espérance pour surmonter la grave crise. »
Il demande à la communauté internationale d’aider le Liban à « accomplir un chemin de résurrection avec des gestes concrets, pas seulement avec des paroles ».
Le Père Raymond Abdo, Provincial des Carmes Déchaux au Liban, affirme que les chrétiens reprennent confiance.
« Nous reprenons une certaine confiance malgré toutes les difficultés. Pourquoi devrions-nous craindre quoi que ce soit quand nous avons notre foi en Jésus-Christ ? Vous n’avez besoin que d’un peu de levure pour faire lever tout le pain. »
Un sentiment partagé par l’avocat chrétien Wajih Raad, qui a déclaré auprès de l’organisation Aide à l’Église en Détresse, « cela va prendre plusieurs années, mais nous allons nous en sortir ».
M.C.
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